Pour le projet individuel de fin de diplôme, je me suis engagé dans un projet de Design Social avec pour motivation de contribuer à la cause des réfugiés. Le choix de ce sujet est du à ma propre expérience de terrain ou j’ai côtoyé et aidé des dizaines de réfugiés, ce qui m'a appris beaucoup sur ces personnes: leurs parcours, leurs difficultés, les problèmes bien-sûr tous différents mais qui relèvent des points communs comme la violence, l'insécurité, le manque d'hygiène et de soin, le sentiment de perte de dignité et de déshumanisation, de solitude, le manque de la famille, le deuil, les difficultés pour se faire comprendre, la barrière juridique et administrative qui provoque un sentiment de refoulement, une crainte permanente de l’expulsion. Et donc l’évitement, l’éloignement des espaces publics et des milieux institutionnels.
Ce projet répond à deux problématiques: -Comment le design peut préserver la sécurité, l'hygiène, les premiers soins et la dignité des réfugiés durant leur «voyage» ?
-Comment le design peut informer les réfugiés sur leurs droits, faciliter leur compréhension des démarches administratives et leur accès aux aides institutionnelles et associatives dont ils peuvent bénéficier ?
Le projet est un Kit en deux parties qui intervient à deux niveaux: le “voyage” et l'arrivée dans le pays de refuge, sur le court terme avec la première partie du kit et plus sur le long terme avec la seconde partie.
La première partie du kit est composée d'éléments qui répondent à des besoins essentiels : l'hygiène, la sécurité, les premiers soins et la survie en situation d’urgence. Elle comporte des pansements, de l’Alcool à 90°, une brosse à dents et un dentifrice, un savon, une pince à épiler, une épingle à nourrice, des serviettes hygiéniques, une couverture de survie réutilisable, un masque anti-covid, des lingettes désinfectantes, des gazes, des compresses, une lampe torche-sifflet, un petit miroir et une capsule sécurisée pour objet précieux, le tout organisé dans différents pochons étanches en plastique souple.
La seconde partie du kit est le livret informatif, qui lui est un dispositif de médiation, un guide qui à pour but de prendre connaissance rapidement les droits des réfugiés et les procédures administratives et l'accès aux aides institutionnelles et associatives, il retranscrit tous les droits des réfugiés, issue des déclarations qui régissent ces droits. Ces textes de droits ont été "vulgarisés" ,en évitant au maximum le lexique technique du droit. Le livret est traduit en Anglais et en Arabe en plus du français et accessible dans de nombreuses langues via QR codes. Les pages de ce livret sont illustrées par des icônes universellement reconnaissables.
Ce livret a pour objectif de rassurer les réfugiés en leur donnant confiance en eux, en connaissant les aides dont ils peuvent et doivent bénéficier. Le fait de connaître ces droits est essentiel pour le bien-être des réfugiés, cela leur confère un pouvoir juridique dont ils ignoraient pour la plupart l'existence, par exemple dans des situations où ils se verraient être traités de manière injuste, le livret pourrait servir en quelque sorte “d’avocats de poche”.
L’ensemble du kit a pour but de répondre à des besoins indispensables à un bon usage : Il est résistant, petit, léger, étanche, facilement transportable, peu cher et rapide à produire et à distribuer. Le kit doit pouvoir servir aux réfugiés que ce soit durant leur “voyage” ou à l'arrivée dans leur pays d’exil, c’est pour cela que les lieux et les méthodes de distribution de ce kit sont essentiels à son efficacité. La solution la plus efficace serait donc de prévoir la distribution des kit par les ONG et associations présentes dans les camps dans les principaux lieux de passage, d'arrivé et de transit des réfugiés comme par exemple l'Île de Lesbos en Grèce, l'île de Lampedusa et la ville de Vintimille en Italie ou par exemple dans la ville d'Azaz en Turquie où des dizaines de milliers de réfugiés Syrien transit.